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Ces photographies ont été réalisées dans des “Casas natales”, ces reconstitutions de maisons où vécurent des personnages célèbres. (Cervantes à Alcala de Henares, Picasso à La Corogne, Lope de Vega à Madrid...)
La plupart du temps, y sont entreposés quelques rares objets du passé de ces figures illustres, qui essaient d’évoquer un quotidien, une ambiance, une époque. Ces objets, ces meubles, ces images, le plus souvent ne leur appartenaient pas, ils sont là pour aider le visiteur à constituer sa propre histoire. Ce sont de véritables mises en scène. Ces photographies ne sont pas d’ordre documentaire, elles évoquent une atmosphère, quelque chose qui a été mis en scène, le silence tendu de la disparition, sans spécifier dans l’image s’il est question d’un décor, d’une représentation déjà constituée.
Par le cadrage, la lumière, les tensions avec le hors-champ, les angles de vue, se révèle une sorte d’ “inquiétante étrangeté” fugace et discrète.
Partir d’une présence, mais qui rôde, révéler quelque chose du souvenir.
Payer “La Redevance du fantôme”, prendre au sérieux ce “retour du mort” qu’est chaque photographie, telle pourrait être l’intention plus ou moins explicite qui préside à ma démarche.
Car c’est toujours à un véritable travail de mémoire auquel nous convient ces décors familiers et intimes, images de notre culture individuelle et collective.
En face de ces œuvres, nous nous retrouvons dans une situation de trouble. Se révèlent à nous des bribes d’images, de personnages, de scènes connues, ou reconnues.
Au milieu du simulacre, le spectateur doit trouver sa place, son rôle.
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